« Iggy Azalea vs. Alicia Fox vs. Michelle McCool vs. Maria » ▬ Smashing Ground #2.

J'ai passé un moment extraordinaire avec toi. Désormais le banc rouillée sera mon tremplin pour me rappeler de tes lèvres ainsi que la lourdeur de tes paupières quand tu les déposais sur les miennes. Des tendres moments qui divulguait notre amour sincère. Ne crains plus de débordements de ma part. Désormais, je respecterai ton besoin de ne plus mélanger les genres et les gens. Quel est ce trouble... Ce trouble qui brise ce bruit abondant... Ce trouble qui me force à verser des larmes sur mes joues. J'ai du mal à garder le souvenir de ton sourire ; ou du moins j'essaye car cela me provoque un sentiment d'être seule. Froide, ignorante... Il y a des moments comme ça où personne ne peut venir à te soutenir, t'aider. Derrière moi se trouve mon passé, un changement de ma vie. Un bonheur qui avait réussi à me redresser le moral et à me dire : « Alicia, tu peux accomplir tes rêves mais n'oublies pas qui tu es, qui te définis ». Votre existence peut zigzaguer entre la vie et la mort : faites ou mourir. On m'a enlevée la seule chose qui aurait pu stimuler mon sourire, ma joie.

Je réalise pour la première fois à quel point je me suis sentie seule dans l'arène. Ce qu'une présence humaine peut avoir de réconfortant. Je n'arrive même pas à te dire que je regrette, tant ce que j'ai fait est stupide, méchant. Impardonnable. J'ai honte. Tellement honte que mes mots sont si... pâles. Je me souviens d'une phrase que tu m'as offerte un jour, sur notre banc, une phrase de ce poète : "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"... Mon monde est vide, sans toi... J'empreinte les escaliers. C'est comme si je m'élançai sous la pluie, pieds nus. J'ai besoin de ton amour, de ta voix. Ta veste n'était qu'une protection superficielle qui était là pour me protéger, me réchauffer... J'ai l'habitude d'entendre tes mots d'encouragements : « Vas-y, courage ! Tout va bien se passer !". » Mais non... Je sèche les dernières larmes salées qui roulent sur mes joues et ma musique attitrée raisonne dans la salle. Je pouvais déjà entendre les huées, mon personnage était complètement différent de celui de la vraie vie.


Cette ambiance rythmique mettait déjà le public en folie. La luminosité de la salle transcenda en une teinte rose pétant. Toutes les personnes attendaient qu'une chose : mon apparition. Après avoir passé l'étape des deux grands murs pixelisés qui défilaient mon nom, je débarquai d'une manière assez exagérée : mes hanches se dandinaient de droite à gauche. C'était une démarche caricaturée, une démarche disons "orientale" soulignant mon origine afro-américaine. Les commentateurs accentuèrent mon parcours à la World Wrestling Entertainment d'une façon positive. La commentatrice, quant-à-elle, précisa mon nom, mon splendide nom, mon extraordinaire nom : Alicia Fox avec un ton presque progressif. Je commençai à me mettre de profil d'un simple pivotement de pied, m'abaissai en redressant juste mon dos ainsi que ma tête. Mes genoux étaient pliés et il ne manquait plus qu'à passer mes mains sur la longitude de mes deux cuisses pour signer mon fameux Taunt. Je repris une démarche élégante, brillante et chic. La réaction de la foule était plus qu'écrasante lorsque je les approchai. J'avais compris : ils ne m'admiraient pas. C'était en passant mes doigts dans ma chevelure lissée que le comportement de ces jeunes gens était beaucoup plus négatif. J'avais repris ma démarche orientale tout en tenant mes hanches. Arrivée près du tablier, j'y accédai en un simple bond. Il suffisait juste de regarder les spectateurs pour leur communiquer un air dangereux et désagréable. Je me dirigeai vers les assistants, près des commentateurs, afin de réclamer un microphone. Chose faite en une demi-seconde. Aucun remerciement. Les tensions s'atténuèrent légèrement mais dès que je rapprochai le microphone près de mes lèvres... c'était la folie. Un seul mot pouvait faire de ce bruit un silence.

« J'ai dit : SHUT.. UP !

Le ton était donné mais les retours des huées étaient aussi offert. Mon air enfantin et capricieux exposaient à mon visage un côté très souverain. Je demandai le silence, et en retour, on m'offrait l'importance de mon personnage dans la fédération. Ce n'était pas des ovations normales qu'une catcheuse ou catcheur pouvait provoquées. Mon personnage imposait sa loi et les retours étaient satisfaisants ! J'avais commencée à donner vie à cette fameuse "Foxy".

« L'accueil n'est pas très chaleureuse, surtout pour de simples spectateurs comme vous. Il y avait bien longtemps que l'on ne s'était pas vu vous et moi. Vous avez enfin décidé de découvrir une véritable championne ? Je ne parle pas des championnes, dans ces fédérations, qui ne portent plus aucun fruit pour le roster. Ces... "fausses-championnes" qui occupent un siège instable d'une fédération instable. Ces fameuses entreprises qui essayent de prêcher les brebis égarées n'ont pas encore connues une vraie championne. Toujours fortes en gueule d'apparence... Mais, remarque, c'est leur marque de fabrique. La haine circule dans mes veines, je la ressens, et je la dois à mes antagonistes. Je ne suis pas une légende, je ne suis pas l'une de ces femmes qui sont dans le roster actuelle de la TW Domination. Je suis un renouveau, je suis celle qui plongera la fédération dans un avenir haineux. Il est temps d'innover la bannière et je me sens capable de détenir le titre féminin autour de mes fabuleuses hanches. J'ai entendue de nombreuses choses depuis que j'ai signé mon contrat avec la fédération. Beaucoup de filles qui prétendent avoir le dessus après leur première victoire. Que des discours qui se répètent comme une musique qu'on a laissé tourner dans une radio. La seule chose ici que je promettrai c'est d'être toujours solitaire quoi qu'il arrive. J'ai perfectionnée mes prouesses dans la lutte, à moi seule, et ce n'est pas un bâtard ou une pimbêche qui va me ralentir dans mon chemin.

Cette phrase avait excitée la masse. Les huées provoquèrent des levés de pancartes contenant des injures sur ma personne "FUCK YOU ALICIA !" "GO DIE!"... Je m'étais arrêtée un instant. Je pris le temps de me pencher vers la caméra en basculant en avant grâce à l'appui des cordes. D'un air rebelle, j'exclamai haut et fort :

« Mon franc parler blesse beaucoup à ce que je vois... Vous devez savoir que mes ancêtres étaient des personnes agréables à écouter. Je leur dois mon honneur. Et c'est grâce à eux que j'ai réussi à prendre autant d'ampleur dans ma vie de lutteuse. J'ai de l'ambition et mon orgueil ne peut voir sans chagrin une autre championne que moi. Vous êtes tous ridicules et si j'arrive à m'en sortir dans le monde du catch c'est parce que j'ai la chance d'avoir de bons gènes. J'ai les pouvoirs infinis. Je possède tout ce que vous ne possédez pas. Je contrôle. Vous êtes tous débiles et idiots. La stupidité est médiocrement un virus dans cette fédération. Après tout, la puissance des faibles est l'impuissance de gagner, non ?   L'ahurissement le plus déplorable serait de me contempler et de me suivre dans ma démarche. La vérité sort de la bouche des vraies femmes, donc écoutez-moi. Le ménage ne fait que de commencer et j'ouvrirai le bal en beauté ! Beaucoup peuvent rager face à mes débuts d'instants de gloire. Je suis celle qu'il faudra réellement craindre et les envieux peuvent me faire face. Jusqu'à présent, toutes les catcheuses de l'entreprise ont juste prouvés leur crétinisme et leur jobarderie, donc si vous voulez vous assumer, il faudrait d'abord passer le cap de la crédibilité car votre niveau dans le ring ne peut pas être abordable.

Toujours dans la même position, face à la caméra, j'esquissai un sourire plus qu'enrageant. Ma musique reprenait à nouveau le-dessus face aux sifflements de la foule. Je commençai à me diriger vers le Staff afin de lui rendre le microphone qu'il m'avait gentiment prêté. Ce dernier pensait pouvoir le reprendre facilement sauf que j'expulsai le micro derrière moi d'un geste très vulgaire et irrespectueux. Cette action écrasa à nouveau l'ampleur de mon personnage. Je me dirigeai vers la pente de l'entrance, la caméra suivit mes mouvements. On pouvait voir clair sur mon visage : Alicia Fox était de retour mais pas pour jouer la jeune fillette modèle de Rihanna. Lors de ma démarche, je pouvais apercevoir la main tendue d'un petit enfant âgé de cinq ans environ. Je m'approchai de lui en lui raflant la main, d'un bond plus que gamin.

Je venais de finir mon fameux speech face à des milliers de personnes. Ma voix était familière pour le public car ma carrière à la WWE avait été reconnue grâce à mon exploit qu'était d'avoir été la première Diva Champion femme afro-américaine. Je redressai mon bustier bien modelé dans les backstages après avoir passée l'Entrance, certaines catcheuses et catcheurs venaient me féliciter pour ma première promo. Un sourire se dessina sur mes lèvres, je les remerciais. Je me dirigeais par la suite dans mon vestiaire afin de me changer en tenue de civil. Mon stresse était redescendu même si je pensais toujours à lui. J'avais accompli ma première démarche à la TWD mais, sans lui. Sans ses paroles réconfortantes, sans la chaleur de son corps. Effectivement, sans lui...

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis née un 30 juin 1986 à Ponte Vedra Beach, en Floride, aux États-Unis. Autant dire que les conflits ont débuté dès ma naissance. Déjà, le choix de mon prénom a été l'objet d'un grand débat : mon père voulait m'appeler Rosea, en référence aux roses, alors que ma mère, dans un prénom original, avait choisie le prénom de sa mère : Victoria. Ma mère, l'air de rien, avait un caractère bien trempé. Elle est donc entrée en rébellion contre toute la famille et les a menacés d'appeler l'enfant « Richarde » s'ils s'obstinaient à me donner un prénom comme ceci. « Richarde » n'a pas dû leur plaire, car ils ont fini par abdiquer. À eux le nom de famille, à elle le prénom, le ton était donné ! Avec le caractère de ma mère, elle aurait pu se trouver au premier rang des manifestations féministes de sa génération. Leur seul point commun avait été d'être tout les deux nés dans la même ville. Pour le reste, je ne comprend toujours pas pourquoi ils se sont dits oui. Je ne connais pas l'histoire de la rencontre de ma mère avec mon père dans le détail ; tout ce que je sais, c'est que d'emblée elle a voulue se marier avec lui ! Très peu de temps après s'être rencontrés, sans même la présence de leurs parents ni de leurs proches, ils se sont unis officiellement et le sont restés près de douze ans. Le mariage précipité a été un choc pour les deux familles qui ne le voyaient pas d'un bon œil. Malheureusement, ma mère a rejoint le ciel, suite à un méchant personnage nommé « cancer » qui l'a douloureusement blessé depuis son enfance.

Un sentiment abandonné est bien plus glacial que le froid de la nature. Cette journée a été la découverte d'un véritable amour gâché. Je n'avais pas revu mon père depuis des années suite au décès de ma mère. La seule justification donnée a été de refaire mon éducation : enfant trop perturbé, trop dynamique et voir même psychopathe. On m'a envoyée au couvent puisque mon père était très croyant et pensait évidemment qu'il y avait un remède miracle pour me soigner dans le cercle de la religion. Il travaillait dans la politique, homme d'affaire, costume, cravate, homme généreux... Pas pour sa fille en tout cas. Il habitait dans une maison luxueuse achetée fraîchement dans les quartiers les plus princiers de Los Angeles. Il avait refait sa vie avec une autre femme, il avait trouvé le bonheur d'oublier son véritable amour et a laissé sa fille sur le banc de touche. Moi, de mon côté, j'avais commencée ma vie de femme. Pas de petit copain pour l'instant mais cela me suffisait amplement d'être solitaire, indépendante.

J'avais déjà fait des recherches sur la localisation du domicile de mon père, de sa nouvelle vie. Les questions avaient roulées le tour de ma tête pour savoir si je devais le revoir ou pas. La réponse fût brève, rapide, efficace. Oui. Une journée bien froide où le ciel pleurait à torrent. Une journée disons... pas banale. L'ambiance de la scène était là, et ce n'était pas plus mal. J'avais ce besoin paternel de ressentir peut être une véritable justification. Peut être le besoin aussi de dire que la religion ne m'a pas aidée dans mon enfance, que ce n'était pas un moyen bénéfique de changer mon comportement. Je me rendis chez lui, rapidement, car j'habitai à une dizaine de minutes. Ma tenue n'était pas exclusive, ni ma coupe de cheveux d'ailleurs. Mon cœur me piquait la poitrine tellement qu'il battait vite à l'encontre de revoir mon père. Je me conduis près de cette maison éclairée où des cris et des rires enfantins ressortirent par multiples échos. Mon index s'appuya automatiquement sur la sonnette comme si l'instinct me forçait à aller de l'avant.

Quelque secondes plus tard, une jeune femme ouvrit la porte d'un air méfiant. D'un sourire plus que réjoui, elle s'exclama :

« Bonjour... Que puis-je pour vous ?

Sous ma capuche basanée et pesante, je lui répondis :


« Ce n'est pas vous que je souhaite voir. Je souhaiterai voir... l'homme qui réchauffe vos draps chaque soir.

Le regard était incompris mais elle s'exécuta pour aller parler à son mari. Des mots inquiétants sortaient de la bouche des deux personnes. Le mari marcha jusqu'à moi, l'air rigoureux et ignorant calmant sa femme d'un doux geste. Après sa phrase, il referma la porte mettant fin à la conversation.

« Vous vous êtes sûrement trompé de maiso...

Ma main empêcha la porte de se fermer. J'enlevai, par la suite, ma capuche. Son regard s'intensifia à la vue de mes prunelles et de ma couleur métisse. Il comprit. Il s'avait. Il ne s'y s'attendait pas.

« Victoria !?!

D'un sourire obligatoire, je lui répondis.

« Bonjour, Père. Et mon prénom est Alicia. Je vois que ta catin vit encore.

Il me gifla la face avec précision et rigidité ! Je basculai vers le côté et me relevai en me tenant les lèvres d'un regard haineux... La jeune femme qui se cachait derrière mon père avait pitié et s'étonna de la réaction de son mari. Elle se rapprochait en prenant la voix. Derrière elle, deux petits garçons espionnaient la discussion. Un léger regard suffisait à les faire peur.

« Que fais-tu ici ?!

Tout en m'essuyant le peu de sang qui dégoulinait de ma lèvre inférieure à mon menton, je lui répondis en gardant mon regard sur ce bâtard de père.

« Je suis venue ici pour voir quelle pourriture tu es devenu. Je suis venue pour la mort de ma Mère, voir à quel point tu étais capable de l'oublier sans rancune. Cela ne m'étonne pas de ta part après tout, tu as su me placer dans un couvent en croyant que mon comportement allait s'améliorer et que ma haine allait s'atténuer. Je suis aussi ici pour voir la venue de cette catin.

Mes mots péjoratifs lui forcèrent à nouveau de me gifler mais, j'avais déjà prévu le coup. Je lui bloquai ce geste de mensonge en le regardant droit dans les yeux.

« Tu m'as envoyée là-bas pour me réduire au silence. Tu n'imagines pas ce que j'ai appris durant ces quinze années. Allons père...

Sourire forcé, encore. Je redressai ma tête d'un air sans crainte, fielleux et vindicatif.

« Vivre loin de moi t'as beaucoup desservi. Ce foyer n'est plus le tient, et je n'ai plus de fille !

Afin d’obscurcir les discutailles, il tourna la tête comme un lâche et referma définitivement la porte sous mes yeux. Avant cette action méprisable, j'annonçai la couleur :

« Et je n'ai jamais eu de père.